VIDÉO. Paris : sans domicile, David, 9 ans, est hébergé dans son école primaire avec sa maman

Alors que l’Unicef France a recensé près de 3 000 enfants à la rue début octobre, les associations se mobilisent pour lutter contre une situation inédite. Dans le XVIIIe arrondissement de Paris, l’école élémentaire Richomme héberge quatre familles entre les heures de cours.

« Je suis fatigué », reconnaît David, 9 ans, dans un souffle. Depuis la rentrée scolaire, le jeune garçon scolarisé à l’école Richomme à Paris mène une double vie dans son établissement. Le jour, il est un élève de CM1 comme tous ses autres camarades de classe. Mais le soir, David ne rentre pas chez lui comme ses amis.

Avec quatre autres familles, il reste dormir dans la salle de musique du bâtiment. « Ils nous ont mis des matelas et des couvertures », décrit-il. Tous les matins, il se « réveille tôt » pour ranger ses affaires, sortir de l’enceinte de l’école et revenir à la même heure que ses camarades. « Je viens comme un élève normal », explique le garçon.

Arrivé du Congo il y a un an, David a passé quelques mois à la rue avec sa mère. « On dormait à la Gare du Nord quand il pleuvait… J’étais triste et j’avais un peu peur », se souvient David en confiant aller jouer dans le parc jouxtant son école quand l’émotion le submerge. Alerté sur leur situation, le directeur de l’école et le collectif « Une école, un toit » leur propose alors de rester dormir dans une salle de classe, comme d’autres familles de l’école en situation de précarité.



« La situation est inédite », alerte Adèle Jouneau, mère de deux élèves et membre du collectif. Si l’année précédente des solutions ont pu être trouvées pour des personnes dans la même situation, cette année le Samu social est saturé détaille la jeune femme. En cette rentrée 2023, les chiffres explosent. Près de 3 000 enfants dormant à la rue ont été comptabilisés par Unicef France au début du mois d’octobre.