Un plan pour réveiller le tourisme dans le Roussillon : « Les week-ends prolongés depuis Paris sont possibles »

Brice Sannac, président de l’ Union des métiers de l’industrie hôtelière dans les Pyrénées-Orientales présente les grandes lignes de son plan pour redynamiser cette destination entre montagne et Méditerranée. La chute des nuitées enregistrée cet été a servi d’avertissement.

La côte Vermeille, ici la ville de Collioure (Pyrénées-Orientales), ne manque pas d'atouts mais l'intendance ne suit pas toujours. Istock
La côte Vermeille, ici la ville de Collioure (Pyrénées-Orientales), ne manque pas d'atouts mais l'intendance ne suit pas toujours. Istock

Brice Sannac, cinquième génération d’hôteliers à Banyuls-sur-Mer ne mâche ses mots quand il parle de l’avenir du tourisme dans le Roussillon. Après une saison 2023 quelque peu plombée dans les Pyrénées-Orientales par une sécheresse très largement médiatisée, le président de l’UMIH 66 (hôtellerie), par ailleurs vice-président de la Chambre de commerce chargé du tourisme, appelle de ses vœux un plan pour la filière.



« Nous réclamons depuis trois ans maintenant l’union sacrée de tous les acteurs de ce département. Car, depuis dix ans, on constate que les initiatives pour faire connaître le Roussillon sont diverses et variées. Celles du Département, des agglomérations, parfois même des communes et aussi des privés. Pour avancer il faut mettre en place un partenariat entre la CCI, le Département et les offices du tourisme autour d’une véritable marque de territoire et de destination », explique Brice Sannac.

Il suggère que ce soit le conseil départemental des Pyrénées-Orientales qui s’attelle à la tâche en rassemblant tous les acteurs. « Pas forcément d’ailleurs autour de la notion de catalanité mais bel et bien pour mettre en avant les richesses de notre territoire : les Pyrénées et la Méditerranée.



Pour avancer, le président de l’UMIH préconise également la mise en place d’un outil numérique unique pour concentrer sur un seul site toutes les informations précieuses. « Il devra servir à la fois aux touristes, aux visiteurs, aux habitants eux-mêmes et aussi aux employés saisonniers à l’heure où nous avons de sérieux problèmes de recrutement. Je dis bien, un seul outil numérique pour tout le département, comme une porte d’entrée unique. »

Selon Brice Sannac, la CCI pourrait se charger de la mise en place de cet outil, « le plus rapidement possible parce qu’on ne va pas attendre encore des années pour avancer, pour attirer les visiteurs et les fidéliser sur une destination à forte valeur ajoutée ».



Après la marque puis l’outil numérique, Brice Sannac dévoile le troisième volet de son plan : l’exploitation des datas (données), de toutes les datas disponibles, pour renseigner les acteurs du tourisme en temps réel. « Aujourd’hui la technologie permet de faire le point en temps réel sur l’occupation, que ce soit dans les hôtels, les campings et même les parkings. Sur les réservations aussi. Ce sont des informations stratégiques que la communauté touristique doit pouvoir exploiter », assure Brice Sannac qui entend bien casser les codes pour installer les Pyrénées-Orientales dans l’univers du tourisme d’aujourd’hui.

« À l’heure du télétravail et de la fibre optique déployée dans tout le département, on peut envisager des week-ends prolongés depuis Paris jusqu’à la côte Vermeille, du jeudi soir au lundi matin en jouant la carte des trains de nuits avec des programmes train-hôtel », insiste le président de l’UMIH 66. Il espère aussi la mise en place d’opérations de promotion pour attirer les visiteurs depuis le Bassin parisien et les bassins de population de Lyon, de Marseille et de Bordeaux, qui pourraient venir utilement en complément des visiteurs de Montpellier et de Toulouse. Le hors-saison s’annonce particulièrement animé pour les acteurs roussillonnais du tourisme.