« Toute la lumière que nous ne pouvons voir » sur Netflix : une fiction historique ambitieuse

Grosse production adaptée par Steven Knight, le créateur de « Peaky Blinders », du roman lauréat d’un prix Pulitzer, la mini-série, en ligne ce jeudi, profite d’un casting international de haut niveau.

Aria Mia Loberti, atteinte d'une maladie oculaire congénitale, joue son tout premier rôle. Netflix/Atsushi Nishijima
Aria Mia Loberti, atteinte d'une maladie oculaire congénitale, joue son tout premier rôle. Netflix/Atsushi Nishijima

Saint-Malo, 1944. Alors que chaque nuit la ville bretonne occupée par les nazis subit des bombardements américains, l’adolescente Marie, aveugle, lit des passages de « 20 000 Lieues sous les mers » à la radio, bravant les interdits de l’ennemi. Quelques rues plus loin, un jeune soldat allemand, Werner, écoute ses mots religieusement, se demandant qui se cache derrière cette voix.

Les destins croisés des deux héros sont nés dans les pages du roman « Toute la lumière que nous ne pouvons voir », de l’auteur américain Anthony Doerr, lauréat du prix Pulitzer en 2015. Le voilà adapté en une mini-série de quatre épisodes, mise en ligne sur Netflix ce jeudi 2 novembre. Cette fiction est signée Steven Knight, connu pour avoir créé l’excellente « Peaky Blinders » (six saisons disponibles sur Netflix). Shawn Levy, réalisateur de la trilogie « La Nuit au musée » et de multiples épisodes de « Stranger Things » (quatre saisons sur Netflix) se trouve quant à lui derrière la caméra des quatre volets.

La poignante prestation d’Aria Mia Loberti

Visuellement, la reconstitution historique est de qualité et l’illusion fonctionne quand on sait que la série a été tournée en Hongrie, en Bretagne ainsi qu’à Villefranche-de-Rouergue, dans l’Aveyron. La troupe de comédiens est internationale, mais pas d’acteur de l’Hexagone à l’horizon dans les rôles principaux : ici, peu importe leur nationalité, tous les personnages parlent en anglais.

Pour les protagonistes français, on a ainsi droit à de grands noms comme l’Américain Mark Ruffalo (Hulk dans la saga « Avengers ») ou le Britannique Hugh Laurie (« Dr House »). Du côté allemand, l’origine est davantage respectée avec Louis Hofmann, qui tenait un des rôles principaux de « Dark » (trois saisons sur Netflix), ainsi que Lars Eidinger, un des visages de « Babylon Berlin » (quatre saisons sur MyCanal). Mais la prestation la plus poignante est celle d’Aria Mia Loberti, qui incarne Marie.

La jeune comédienne américaine tient ici son tout premier rôle, elle qui n’avait même jamais passé d’audition avant celle-ci. Les créateurs cherchaient une jeune femme malvoyante comme le personnage, c’est le cas d’Aria Mia Loberti, atteinte d’achromatopsie, une maladie oculaire congénitale. Extrêmement touchante, l’actrice est une véritable révélation, éclipsant ses partenaires les plus expérimentés, Mark Ruffalo dans la peau de son père, ou Hugh Laurie dans celle de son grand-oncle.

La mise en scène manque un peu d’élan en restant trop classique mais, malgré quelques clichés trop appuyés, le scénario est rythmé et plein de tension. On se laisse donc facilement prendre par ce divertissement de belle facture.

La note de la rédaction :
3.5/5
« Toute la lumière que nous ne pouvons voir », mini-série américaine de Steven Knight (2023) avec Aria Mia Loberti, Mark Ruffalo, Hugh Laurie… Quatre épisodes de 51 à 62 minutes chacun.