Saulx-les-Chartreux : un camp de Roms démantelé, le deuxième en cours d’évacuation

Pas de trêve hivernale pour les deux camps roms de Saulx-les-Chartreux. Ce jeudi, les familles roms qui occupaient illégalement un terrain rue Caroline-Roux avaient toutes quitté les lieux avant l’intervention des forces de l’ordre prévue par la préfecture ces prochains jours. Sur place, une pelleteuse était déjà l’œuvre pour évacuer les planches et matériaux de récupération des abris de fortunes abonnés sur place. À seulement quelques centaines de mètres, le terrain de l’avenue Salvador-Allende était quant à lui toujours partiellement occupé.

« Un arrêté municipal a ordonné l’évacuation des personnes présentes illégalement sur deux terrains, rue Caroline-Roux et avenue Salvador-Allende, en raison atteinte manifeste à la salubrité et à la sécurité publiques avec des risques avérés d’incendie, de pollution des sols et de propagation de maladies due à la présence de rats, indique la préfecture de l’Essonne. Conformément à la réglementation en vigueur, un diagnostic social a été réalisé par le CCAS de la ville, en lien avec les services de l’État concernés. Des hébergements d’urgence ont notamment été proposés aux personnes les plus vulnérables. »

Les associations dénoncent un manque de prise en charge

Une version que contestent les représentants des associations Intermèdes Robinson et Systèmes B qui assurent qu’aucun « diagnostic social » n’a été réalisé au préalable. « Ce sont les bénévoles et les salariés des assos qui cherchent des solutions alors que c’est de la responsabilité de l’État », regrette Jennifer Garçon, membre de Systèmes B qui met également en avant la présence de nombreuses familles et de personnes fragiles.

Sur le terrain de l’avenue Salvador-Allende, ce jeudi matin, Mihaita s’apprête à aller glaner quelques euros devant les portes du supermarché tout proche. « Certains sont partis, confirme-t-il juché son vélo. Mais il reste du monde ici, on doit être encore 20 ou 25 je pense. Je n’ai aucune idée de là où on peut aller. Demain, je serai à la rue… J’ai appelé le 115 mais il n’y a aucune place. » Selon les associations, avant la menace d’expulsion, environ 200 personnes vivaient sur ce camp.

Flanqué d’un énorme sac en plastique rempli de vêtements qu’il porte sur son dos, un autre occupant se joint à la conversation. « On doit partir, explique-t-il difficilement. Là, j’aide un de mes cousins. Il faut revenir demain car demain, ils vont tout détruire. » Sur le terrain, les hommes font des allers-retours pendant que des enfants jouent entre les cabanes de fortune. « On ne sait pas où aller, conclut un autre. Peut-être en Roumanie… »

Nous ne sommes pas parvenus à joindre les services de la commune.