Nogent-le-Rotrou propose des logements sociaux meublés aux jeunes travailleurs, une exception

La loi ne permet pas en principe de louer des meublés dans le parc HLM, ce qui pénalise les jeunes travailleurs. Le maire de Nogent-le-Rotrou, Harold Huwart, a obtenu dans sa ville une dérogation pour les apprentis, alternants, stagiaires, intérimaires et salariés de moins de 25 ans.

La rigidité de la loi est d’autant plus curieuse que le bailleur Nogent Perche Habitat dispose de 200 appartements inoccupés, soit 17% du parc HLM, "ce qui représente un manque à gagner réduisant notre capacité à investir", regrette son président Harold Huwart. LP/ Olivier Arandel
La rigidité de la loi est d’autant plus curieuse que le bailleur Nogent Perche Habitat dispose de 200 appartements inoccupés, soit 17% du parc HLM, "ce qui représente un manque à gagner réduisant notre capacité à investir", regrette son président Harold Huwart. LP/ Olivier Arandel

De longue date, les entreprises autour de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir) pressaient la Ville de proposer des solutions d’hébergement adaptées à même d’attirer de jeunes recrues. Quelque 400 emplois industriels sont, à ce jour, non pourvus dans ce bassin d’emploi, notamment en raison du problème de l’accès au logement.

Harold Huwart, le maire de cette petite commune du Perche de 10 000 habitants et président du bailleur social Nogent Perche Habitat a, en partie, répondu à cette attente en mettant à disposition des apprentis, alternants, stagiaires, intérimaires et salariés de moins de 25 ans une dizaine de logements sociaux meublés : quatre T2 à 600 euros par mois et trois T3 en colocation à 383 euros mensuels par occupant.



Pour contourner l’obstacle du cadre légal, il a obtenu au printemps dernier une dérogation de la préfecture d’Eure-et-Loir. « Le Code du logement interdit toute location en meublé dans les logements sociaux. Mais nous avons signé une convention avec le Groupement d’intérêt public (GIP) Relais logement, qui nous a permis d’obtenir cette dérogation », explique Harold Huwart.

La rigidité de la loi est d’autant plus curieuse à comprendre que le bailleur Nogent Perche Habitat dispose actuellement de 200 appartements inoccupés, soit 17 % du parc HLM. « Ce qui représente un manque à gagner évident, réduisant notre capacité à investir », regrette son président.



Depuis début septembre, un jeune de 20 ans, intérimaire pour une entreprise de collecte et de recyclage de papier et de carton, a ainsi pu emménager dans un appartement. Jusqu’ici il vivait dans un camping. D’autres dossiers sont en cours d’instruction. « D’ici à la fin de l’année, tous ces logements seront occupés », espère le maire.

Les entreprises peuvent soumettre leurs demandes pour leurs jeunes recrues auprès du bailleur et du GIP. Cette expérimentation pourrait donner des idées à d’autres communes rurales ou périurbaines des zones non-contraintes, capables de libérer facilement des appartements du parc HLM. L’Association des Petites Villes de France (APVF) a récemment rencontré Patrice Vergriete, le ministre du Logement pour assouplir le Code du logement.