Le chiffre d’affaires d’Apple baisse encore, plombé par les ventes d’ordinateurs

À l’approche de la saison des fêtes, les analystes guettent les signes de l’appétit, ou non, des consommateurs pour la nouvelle gamme d’iPhone présentée en septembre.

L'iPhone 15 dans sa version pro (à gauche) innove avec un boîtier en titane très léger et un un appareil photo de 48 mégapixels. LP/Arnaud Dumontier
L'iPhone 15 dans sa version pro (à gauche) innove avec un boîtier en titane très léger et un un appareil photo de 48 mégapixels. LP/Arnaud Dumontier

Apple a réalisé 89,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires au quatrième trimestre de son exercice comptable décalé, soit une baisse de 0,72 % sur un an, la quatrième de suite pour le groupe californien, plombé par les ventes d’ordinateurs en déclin.

Les revenus du fabricant de l’iPhone ont néanmoins dépassé les attentes des analystes, ce qui est aussi le cas pour son bénéfice net, ressorti à 23 milliards de dollars (+ 11 %), d’après son communiqué jeudi. Les ventes de son produit phare ont atteint 43,8 milliards de dollars pour la période de juillet à septembre, un chiffre aligné avec les attentes du marché et légèrement meilleur que les 42,6 milliards à la même période l’année dernière.

Son activité de services, qui comprend notamment la boutique d’applications App Store, la plateforme de streaming Apple Music et les services de stockage de données à distance iCloud, enregistre la meilleure progression. Elle a réalisé des recettes de 22,3 milliards de dollars, soit 16 % de plus qu’à l’été 2022.

Des ventes d’ordinateurs en baisse

Les ventes d’ordinateurs, de tablettes et d’accessoires connectés ont toutes diminué sur un an. Les Mac, surtout, pâtissent d’un effet de comparaison défavorable, car au quatrième trimestre comptable 2022 le groupe avait rattrapé des retards de production liés à la fermeture de sites au printemps, pour cause de cas de Covid-19. Leur chiffre d’affaires s’est effondré de plus d’un tiers, à 7,6 milliards de dollars pour le trimestre écoulé.

Le groupe avait vu son chiffre d’affaires se replier les trois trimestres précédents, à cause de la décélération des ventes d’iPhone, mais son directeur financier avait promis une « accélération » pour les smartphones et les services pendant l’été.

À l’approche de la saison des fêtes, les analystes guettent les signes de l’appétit, ou non, des consommateurs pour la nouvelle gamme d’iPhone présentée en septembre. Le modèle de base, l’iPhone 15, est commercialisé à partir de 800 dollars, tandis que le modèle professionnel le plus onéreux, l’iPhone 15 Pro Max, coûte au minimum 1 200 dollars.

Un marché peu porteur

« La demande chinoise autour de l’iPhone 15 semble avoir ralenti au cours du dernier mois après avoir connu une forte activité de précommande », a constaté Dan Ives. L’analyste de Wedbush reste néanmoins optimiste pour les ventes de ce produit, véritable « poule aux œufs d’or », car il estime que plus de 100 millions d’iPhone en Chine sont suffisamment anciens pour que leurs propriétaires envisagent d’acheter un appareil plus récent, et notamment des modèles « Pro ».

Cet été, le marché mondial des smartphones a atteint son niveau le plus bas pour un troisième trimestre depuis dix ans, d’après le cabinet d’études Counterpoint Research. L’inflation et les incertitudes économiques pèsent sur ce marché qui avait en plus largement bénéficié de la pandémie pendant les années précédentes. Apple s’en tire mieux que le numéro un mondial, Samsung, et que le chinois Xiaomi : les ventes des iPhone ont moins plongé sur un an (-9 %) que celles de ces principaux concurrents (entre -13 et -15 %), selon Counterpoint.