En démonstration à Phoenix, Victor Wembanyama se révèle à la NBA

Avec 38 points, Wemby a éclaté à la face du championnat américain, cette nuit. Les Spurs enchaînent avec une deuxième victoire d’affilée, chez un favori, et avec le Français ils peuvent se prendre à rêver.

Le centre de San Antonio Spurs Victor Wembanyama avec l'avant de Phoenix Suns Kevin Durant, dans les dernières secondes du match, ce jeudi à Phoenix. Mark J. Rebilas-USA TODAY Sports/Sipa USA - photo par Icon sport
Le centre de San Antonio Spurs Victor Wembanyama avec l'avant de Phoenix Suns Kevin Durant, dans les dernières secondes du match, ce jeudi à Phoenix. Mark J. Rebilas-USA TODAY Sports/Sipa USA - photo par Icon sport

Cette fois, tout le monde a vu. Et tout le monde a désormais compris la menace que représente Victor Wembanyama en NBA. Le joueur des San Antonio Surs a marché sur les Phoenix Suns (121-132) cette nuit de jeudi à vendredi. Il a même volé, parfois littéralement, au-dessus de l’équipe adverse, pourtant demi-finaliste de la Conférence ouest l’an dernier et favori au titre cette saison. Son impact s’est fait ressentir aux quatre coins du terrain, mais il a surtout inscrit 38 points en 34 minutes de jeu. C’est évidemment un record pour lui cette saison.

D’autres records ont été atteints cette nuit : Wemby est notamment devenu le premier rookie depuis Shaquille O’Neal en 1992 à cumuler plus de 85 points, 35 rebonds et 10 contres au bout de 5 rencontres. 5 rencontres ! Et à peine deux semaines de compétition dans le championnat le plus disputé au monde. « Cela me donne envie d’aller encore plus haut et de battre encore plus de records », réagit-il à la fin du match dans la salle de presse des Phoenix Suns.

Sur le banc des Suns, on fait grise mine. À la télé, les commentateurs tournent en boucle sur le Français, parfois même en écorchant encore un peu son nom. Comment arrêter un joueur comme ça ? Le numéro 1 de la dernière Draft sait tout faire et l’a montré face à Phoenix : 10 rebonds, 2 passes décisives, 2 contres, 85 % de réussite aux lancers francs, de nombreux adversaires qui reculent ou se mettent à cafouiller le ballon face à lui, trois paniers à 3 points (50 % de réussite), et bien entendu ces 12 autres paniers dont beaucoup (9) près du cercle, servi en hauteur par ses partenaires (12/20).

L’arme fatale

San Antonio a enfin trouvé l’arme fatale ! « Pour l’instant, on observe où Victor peut être le plus utile en attaque », avait déclaré il y a deux jours le coach texan Gregg Popovich, bien conscient des forces de son poulain mais ne voulant pas (encore) le restreindre à une seule forme de jeu. Avec ses 2,22 m, c’est évidemment près du cercle que Wemby est le plus dangereux, et quand il s’agit de gagner des matchs, les Spurs semblent prêts à s’en servir pleinement. Alley-oop, passe lobée, jeu direct : San Antonio a usé de toutes les variantes pour servir son numéro 1 dans la zone décisive.

Phoenix a un peu tout tenté mais n’est pas parvenu à stopper le Francilien. « Il est grand, je ne suis pas certain qu’essayer différentes formes de défense serve à quelque chose », plaisante à moitié Popovich. « Il est un joueur multifacettes, poursuit-il. Il fera une passe si quelqu’un est bien placé pour un tir, mais il a aussi assez de confiance en lui pour prendre les shoots et il a réalisé quelques actions incroyables. » Comme ce dunk en fin de première mi-temps, où tout le monde s’est écarté devant lui, ou ce une-deux un peu plus tard conclu en alley-oop.

Le match terminé, Kevin Durant, l’idole de jeunesse du Français, a enfin tombé le masque. Il a déclaré que Wemby allait bientôt « créer sa propre voie, très différente de ceux qui ont joué jusqu’à présent en NBA ». Il a aussi donné une chaleureuse accolade au prodige tricolore, en lui glissant quelques mots aimables à l’oreille. Les deux ont souri et on a cru assister à une sorte de passage de témoin, entre deux basketteurs qui présentent de nombreuses similitudes sur le plan du jeu et des caractéristiques individuelles. Cette scène-là aussi, tout le monde l’a vue. Et tout le monde s’est fait la même remarque.