En concert à Paris, Death Angel fait souffler la tempête au Petit Bain

Le groupe légendaire du mouvement « thrash metal » était de passage mercredi dans la capitale, pour une soirée énergique et sans temps morts.

Les membres de Death Angel, toujours aussi en forme sur scène : le guitariste Rob Cavestany, le chanteur Mark Osegueda, le batteur Will Carroll, le bassiste Damien Sisson, et le guitariste Ted Aguilar. Photo Stephan Birlouez
Les membres de Death Angel, toujours aussi en forme sur scène : le guitariste Rob Cavestany, le chanteur Mark Osegueda, le batteur Will Carroll, le bassiste Damien Sisson, et le guitariste Ted Aguilar. Photo Stephan Birlouez

Avis de tempête ce mercredi 1er novembre sur Paris. En plus de Ciaran qui commence à souffler fort, au Petit Bain, la péniche amarrée sur la Seine, c’est une tornade de thrash qui rugit sur la foule remplissant la salle. Le thrash, cette musique inventée au début des années 1980, qui mixe l’énergie du metal à celle du punk, telle qu’elle était pratiquée à ses débuts par Metallica, a dépêché ce soir trois de ses dignes représentants, actuellement en pleine tournée européenne. Les vétérans californiens de Death Angel sont accompagnés de leurs non moins expérimentés compatriotes de Sacred Reich, pour une double tête d’affiche, avec les Espagnols d’Angelus Apatrida pour ouvrir le bal.

Pour des raisons indépendantes de notre volonté, nous manquons, hélas, la prestation des deux premiers pourvoyeurs de décibels. Mais ce n’est que pour mieux se prendre entre les deux oreilles la folie furieuse de l’Ange de la mort, décidé à ne pas faire de quartier.

Les deux patrons en tête, le guitariste et compositeur principal Rob Cavestany, aux doigts toujours aussi véloces, et le chanteur Mark Osegueda, qui ne s’économise pas, c’est le moins qu’on puisse dire. Mention « ouvrier de la soirée » également au batteur Will Carroll, rescapé de deux Covid, dont le premier a manqué de l’envoyer dans l’autre monde, qui maintient derrière son kit un rythme supraluminique quasiment en permanence.

Les slammers déchaînés

Car le groupe n’a pas sélectionné ses bluettes pour l’occasion. Il attaque fort d’emblée avec le séminal « Thrashers », suivi du tout aussi effréné « Voracious Souls ». La moitié du répertoire de ce mercredi, servi avec un son aussi énergétique que clair, est issue des trois premiers albums du groupe, livrés à la fin du siècle dernier avant une pause d’une quinzaine d’années. Et ça fait du bien d’entendre les puissants « 3rd Floor » ou « Seemingly Endless Time ».

Mais les opus sortis depuis la reformation sont également mis à contribution, et les très poétiques « The Dream Calls for Blood », « I Came for Blood », ou encore « Buried Alive » rendent littéralement amok les slammers (ces spectateurs qui se font porter par la foule pour arriver jusqu’à la scène), qui défilent sans interruption et procurent bien des soucis aux gars de la sécurité.

Osegueda brosse régulièrement le public dans le sens du poil, rappelant que la France est une terre de révolutions avant le bien nommé « Relentless Revolution », remerciant à plusieurs reprises les spectateurs de s’être déplacés, et confiant : « Nous adorons jouer de la musique pour les gens qui aiment la musique » ! Au moins, ça change du sempiternel « vous êtes le meilleur public de la tournée »…

Un tel concert ne peut s’achever, sans rappel, que par un titre atomique, et c’est bel et bien le riff méchant de « Thrown to the Wolves », suivi d’une exécution sonique en bonne et due règle à 250 km/h, qui termine la soirée.