Ce métier recrute : technicien plasturgiste

Les techniciens, du CAP au BTS, sont recherchés pour produire les millions d’objets du quotidien que cette industrie offre aux professionnels et aux consommateurs.

En France, les 3500 entreprises de la plasturgie dénombrent 17000 emplois à pourvoir chaque année. Polyvia
En France, les 3500 entreprises de la plasturgie dénombrent 17000 emplois à pourvoir chaque année. Polyvia

Quoi de commun entre un bouchon de bouteille de shampoing, un casque de pompier, une raquette de tennis ou une fenêtre ? Ils sont tous en plastique. Et pour fabriquer ces millions d’objets, il faut des hommes et des femmes capables de manœuvrer les machines. « Nous connaissons une vraie pénurie de techniciens plasturgistes-régleurs dans nos ateliers », annonce Emmanuelle Perdrix, présidente de Polyvia, l’union des transformateurs de polymères.

La filière – bien que secouée par l’envolée des prix du pétrole et la guerre en Ukraine – reste florissante. Elle compte en France 3 500 entreprises – en majorité des TPE-PME, souvent familiales –, emploie 125 000 salariés et affiche un chiffre d’affaires de 40 milliards d’euros en 2022. « Nous tablons sur 17 000 emplois par an à pourvoir, dont 65 % d’opérateurs et techniciens, et cela s’accélère car les départs à la retraite sont nombreux », évalue Emmanuelle Perdrix.



Rejoindre les industries de la plasturgie, c’est s’assurer un job solide. « Les recrutements se font essentiellement en CDI dans ces fonctions, confirme-t-elle. Et l’expertise technique est bien payée. »

Jusqu’à 40 000 euros par an pour les plus pointus

Les salaires varient en fonction des niveaux de diplômes et surtout de l’expérience. « Un jeune titulaire d’un CAP commence un peu en dessous de 2000 € brut par mois, mais un BTS démarre à 2 300 euros brut mensuels et peut vite atteindre 35 000 à 36 000 € annuels sur des postes d’encadrement », détaille la représentante de la branche.

Les techniciens, sans passer par la case manageur, peuvent espérer 40 000 euros par an lorsqu’ils sont très expérimentés et rejoignent les rangs des metteurs au point ou essayeurs.

Certaines activités de la plasturgie ne nécessitent pas de diplômes. Ainsi, chez les membres du Syndicat national de l’extrusion plastique, spécialisés dans les produits longs à destination du bâtiment (profilés de fenêtres, volets roulants, tubes, etc.), « on peut apprendre le métier sur le tas », assure Sylvain Gaudard, porte-parole du SNEP. Mais il faut compter 5 ans pour devenir un bon opérateur extrudeur. Et ici, on travaille au sein d’usines d’une quarantaine de personnes, filiales de gros groupes mondiaux.

Accessible aux femmes

Au quotidien, la vie de tous ces professionnels consiste à dompter la matière et les machines qui lui imprimeront les formes voulues, en journée ou selon le rythme des 3 x 8. « Le technicien doit connaître l’outillage et les presses, raconte Emmanuelle Perdrix, elle-même chef d’entreprise. Il s’agit de monter et démonter les moules, démarrer l’outillage, respecter un dossier de production. Il y a du réglage et de la mise au point pour arriver à la bonne pièce. Le metteur au point, lui, va participer à l’élaboration de nouveaux outils, les essayer. »

Dans l’extrusion, domaine à part, « l’opérateur pilote, lui, une machine de 10 m de long, il doit effectuer des réglages, gérer la qualité. C’est très physique car c’est une production en continu et quand c’est lancé, ça ne s’arrête pas, il faut suivre », prévient Sylvain Gaudard.

Cependant, en dehors de ce secteur très particulier, « il n’y a plus forcément de port de charges lourdes et d’éléments inaccessibles, notamment aux femmes », affirme la présidente de Polyvia. La plasturgie, ce n’est pas « La Bête humaine ». « Les salariés ne sont pas confrontés à des odeurs, des fumées, à la saleté, les presses électriques sont beaucoup moins bruyantes, et il n’y a aucun risque chimique », rassure-t-elle.

Un excellent isolant

Reste le défi environnemental, à l’heure où le plastique - dérivé du pétrole - souffre d’une image peu reluisante auprès du grand public. « Le matériau se recycle à 100 %, souligne Emmanuelle Perdrix. Et on se remet en cause, nous pratiquons davantage l’économie circulaire ».

Du côté des extrudeurs du SNEP, on souligne que « les nouvelles productions de PVC comptent 20 % de matière recyclée et certains profilés vont jusqu’à 80 %, voire 100 % ». Le syndicat, dont les produits sont tous destinés au BTP, insiste : « Le plastique est la meilleure chance pour le bâtiment de répondre aux enjeux de développement durable : il offre un confort acoustique et thermique, en termes d’isolant, on ne fait pas mieux », martèle Sylvain Gaudard.

Plus de 100 000 tonnes de PVC sont recyclées chaque année, ce qui représente 136 571 tonnes de CO2 économisées. « Et nous cherchons à utiliser le moins de pétrole possible pour lui substituer des composants biosourcés », promet Sylvain Gaudard. Autant de nouveaux défis pour les futurs opérateurs.

À vous de jouer : Plus d’infos à propos des métiers de la plasturgie sur les sites www.emploi-plasturgie.org, www.puxi.fr, www.polyvia-formation.fr, www.snep-metiers.org.

Elle embauche

Elisabete Foltran, DRH de SGH Medical Pharma

Cette entreprise de 250 salariés, qui table sur un chiffre d’affaires de 53,9 millions d’euros en 2023, produit sur ses trois sites de Saint-Marcellin (Isère), Val-Revermont (Ain) et Saint-Bonnet-de-Rochefort (Allier) des dispositifs médicaux pour l’industrie pharmaceutique et les professionnels de santé : pipettes doseuses de Doliprane, contenants de compléments alimentaires, mouche-bébé, piluliers… « Ce sont des métiers porteurs de sens, nous sommes engagés dans la santé publique », souligne Elisabete Foltran.

LES PROFILS. « Nous avons 9 postes à pourvoir : technicien finition, technicien assemblage, régleur, team leader-régleur, technicien de maintenance. L’idéal est d’avoir un bac pro ou un BTS en plasturgie mais nous pouvons former chez nous des gens de A à Z. Ils obtiendront en 3 à 4 mois un certificat de qualification professionnelle (CQP) de régleur et commenceront comme aide-régleur. Nous cherchons des gens motivés qui ont une appétence technique, pour la chose industrielle, plutôt manuels et bricoleurs, patients, minutieux, avec un esprit d’analyse et qui aiment monter et démonter des machines. »

LA RÉMUNÉRATION. « Elle s’établit entre 30 et 40 000 € brut annuels auxquels il faut ajouter la prime panier ou des titres-restaurants, l’intéressement, la participation, une mutuelle, la prévoyance et 10 jours de RTT par an. »

LES ÉVOLUTIONS. « Nous disposons d’une grosse enveloppe formation qui permet d’évoluer, si on le souhaite. Un aide-régleur peut devenir régleur en moins de 2 ans, un régleur passe team-leader en 2 années environ. Ce dernier pourra envisager le poste de chef d’équipe-superviseur, en fonction des départs. »

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