Attentat d’Arras : la mère de l’assaillant « condamne » l’acte et « pense » aux proches de Dominique Bernard

Interrogée par BFMTV et RTL, la mère de l’assaillant assure ne plus vouloir avoir le moindre contact avec lui.

Arras, le 15 octobre 2023, lors de l'hommage rendu au professeur Dominique Bernard. Denis Charlet / AFP
Arras, le 15 octobre 2023, lors de l'hommage rendu au professeur Dominique Bernard. Denis Charlet / AFP

« J’ai eu trop mal au cœur. » Vingt jours après la mort du professeur de lettres Dominique Bernard dans un lycée d’Arras (Pas-de-Calais) après une attaque terroriste, la mère de l’assaillant, Mohammed Mogouchkov, s’est exprimée aux micros de BFMTV et RTL jeudi.

Interrogée à visage caché, la mère de Mohammed Mogouchkov a condamné sans détour les actes de son fils, avec qui elle veut couper définitivement les ponts. « Si j’avais su avant, jamais je n’aurais laissé faire ça » assure-t-elle à BFMTV, affirmant aussi qu’elle n’avait « rien vu venir ».

Le 13 octobre, jour de l’attaque, cette mère de famille devait aller chercher sa fille à l’école à l’heure du déjeuner. Elle apprend dans un premier temps qu’un meurtre a eu lieu, sans connaître l’identité de l’assaillant. « J’ai vu que c’était un Tchétchène qui avait fait quelque chose de grave. Je me suis dit encore un Tchétchène, et j’ai pensé à ce qu’il s’était passé avec Samuel Paty. Je n’avais pas encore vu le nom », raconte-t-elle à RTL.

« Je pense à sa famille, sa fille, sa femme, sa mère… »

Une de ses sœurs l’appelle pour lui dire d’allumer la télévision. Elle reconnaît immédiatement la veste grise de son fils. « Au début, je n’y ai pas cru », explique-t-elle. « C’est difficile de comprendre comment il a pu faire ça : il a grandi pendant sept ans dans ce collège-lycée. »

Très émue, elle a tenu à avoir un mot pour Dominique Bernard et son entourage. « Je pense aux proches du professeur. J’ai regardé la télé, j’ai vu l’hommage, j’ai eu trop mal au cœur. Je pense à sa famille, sa fille, sa femme, sa mère… »

Ses relations avec son fils s’étaient dégradées au fil des années, ce dernier l’insultant beaucoup, notamment à cause de la religion. Aujourd’hui « presque à la rue », elle ne peut plus accéder à son logement, selon son récit. Elle dit surtout vouloir une « vie normale et en sécurité en France ».