Les 250 espèces de pucerons ravageurs sont de formes, de tailles et de couleurs variées, et s’attaquent à des plantes différentes. Heureusement, il existe des méthodes naturelles pour les empêcher de s’installer sur vos plantes, ou pour vous en débarrasser.
Les insectes auxiliaires
Les larves de coccinelles
Les larves de coccinelles sont les prédateurs naturels des pucerons. Elles sont voraces et très efficaces car elles se répartissent sur l’ensemble de la plante. Si vous avez la chance d’avoir naturellement des coccinelles dans votre jardin, laissez-les s’installer dans vos plantations pour qu’elles pondent leurs œufs, jusqu’à 500 par jour ! 5 à 10 jours après, les larves écloront et commenceront à se nourrir de pucerons présents autour d’elles. Si vous n’avez pas de coccinelles dans votre jardin, vous pouvez acheter des larves en jardinerie ou sur internet. Les plus efficientes sont les coccinelles à sept points qui consomment plusieurs espèces de pucerons, ou les coccinelles migratrices. Comptez une centaine de larves pour 10 m² de rosiers ou de culture. Elles sont généralement vendues en sachet.
Les larves de chrysopes vertes
Les larves de chrysopes vous débarrassent aussi bien des pucerons que des thrips, des acariens ou des cochenilles farineuses. Elles sont moins gourmandes que les larves de coccinelles mais sont néanmoins très utiles au potager, ou sur les plantes ornementales. En effet, elles présentent l’avantage d’être résistantes à des températures inférieures à 12°C. Donc, vous pourrez relâcher les larves sur vos cultures précoces, comme vos salades. En revanche, les larves de chrysopes vertes ne sont pas du tout adaptées à la lutte contre le puceron de la tomate, car elles ne supportent pas les petits poils (trichomes) présents sur les tiges du pied.
Les plantes amies
L’œillet d’Inde : une plante répulsive
L’œillet d’Inde est un répulsif naturel très actif. Planté entre vos pieds de tomates, il fera fuir les pucerons grâce à l’odeur qu’il dégage. Sa floraison dure longtemps, ce qui permet de préserver vos plants durant toute leur fructification. Intercalez vos plants d’œillets d’Inde entre vos rangs de plantation et profitez de sa belle floraison orange ou jaune.
La capucine : une plante attractive
À l’inverse de l’œillet d’Inde, la capucine attire les pucerons. Elle les détourne donc des plantes que vous souhaitez protéger. La colonie préfère s’installer sur un plant de capucine plutôt que sur vos cultures. Bien évidemment, il vaut mieux les planter en périphérie de votre potager, et non au beau milieu !
La lavande
Le parfum de la lavande éloigne naturellement les pucerons. Il suffit donc de lui trouver une belle place ensoleillée dans vos massifs de rosiers, ou dans vos cultures, pour qu’elle les protège. De plus, c’est une plante robuste qui nécessite peu d’entretien, mis à part une taille régulière pour garder un joli port compact. La lavande apprécie les sols bien drainés.
La tanaisie
La tanaisie est une plante originaire de l’Europe de l’Est que l’on retrouve à l’état sauvage dans les champs et les haies. Elle produit des feuilles et des fleurs au parfum très puissant qui repousse les pucerons. Une solution simple consiste à couper des tiges de votre tanaisie et à les disperser entre les rangs de vos légumes. Sinon, elle est utilisable sous forme de purin, d’infusion ou de décoction.
Purin, décoction, macération
Purin d’ortie
Le purin est issu de la macération des tiges et des feuilles d’ortie dans de l’eau froide. Une fois filtré, il suffit de le pulvériser sur l’ensemble de la plante en prenant soin d’asperger les deux faces du feuillage. Il est utile contre les pucerons et les araignées rouges (acariens). Il favorise également la croissance de vos plantes et stimule l’activité biologique de vos sols. Pour le fabriquer, comptez 1 kg d’ortie pour 10 L d’eau de pluie. Laissez fermenter plusieurs jours, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de bulles, et diluez 1 L de purin dans 10 L d’eau. Renouvelez la pulvérisation foliaire deux à trois jours de suite, si nécessaire.
La décoction d’ail
Elle est utilisable sur les rosiers, dans le potager et le verger. La recette est simple. Il vous suffit de hacher 5 gousses d’ail et de les porter à ébullition, à couvert, pendant 20 minutes dans 5 L d’eau. Laissez votre décoction refroidir et filtrez-la. Pulvérisez sur les surfaces envahies de pucerons et renouvelez si besoin. Attendez minimum trois jours entre deux pulvérisations. Vous pouvez conserver votre décoction pendant une semaine.
La macération de rhubarbe
La macération de rhubarbe est plus rapide à fabriquer que le purin. Il vous suffit de hacher finement 200 grammes de feuilles de rhubarbe et de les mettre à macérer pendant 48 heures dans 1 L d’eau, dans un récipient fermé. Filtrez le tout et pulvérisez directement sur vos plantes, rosiers, arbustes, sans diluer. Conservez la macération durant 48 h maximum. Passé ce délai, elle prendra son efficacité contre les pucerons.
Le savon noir naturel
Les pucerons produisent du miellat qui peut se transformer en tâches noires sur le feuillage : il s’agit d’un champignon appelé fumagine. Cette fumagine ralentit la photosynthèse de vos plantes et limite leur croissance. La pulvérisation de savon noir permet de nettoyer le feuillage et les tiges des rosiers, ou arbustes, pour supprimer les tâches noires et les pucerons. Il est efficace sur les petites colonies seulement. Veillez à bien respecter les consignes de dilution.
Certaines de ces solutions anti-pucerons sont préventives, comme les plantes répulsives, et d’autres sont curatives, comme les purins ou les décoctions. N’hésitez pas à multiplier les initiatives pour repousser les pucerons et protéger vos cultures !